Comment pitcher sa valeur pro en 3 phrases (même quand on n’aime pas se vendre)

Soyons honnêtes : “se vendre”, en France, c’est presque un gros mot.
On préfère être reconnu que se mettre en avant, on mise sur le CV plutôt que le storytelling…
Et pourtant, dès que vous sortez du cadre, que ce soit en networking, en transition ou en pitch investisseur, vous devez savoir dire qui vous êtes et ce que vous apportez — vite, clair, et avec impact.
Pas pour faire le show.
Pour être compris.
Pourquoi c’est indispensable (même si vous n’êtes pas en recherche active)
- Parce qu’un bon pitch, ça ouvre une conversation. Pas juste une opportunité.
- Parce qu’aujourd’hui, les gens ne lisent pas 4 paragraphes LinkedIn avant de vous recommander.
- Parce que dans un call, un événement ou un board meeting, vous avez rarement plus de 20 secondes d’attention.
Le principe : 3 phrases, pas plus. Mais les bonnes.
Objectif : que la personne en face sache ce que vous faites, à qui vous le proposez, et ce que vous apportez concrètement.
Formule simple :
- Je fais quoi Une phrase claire sur votre rôle ou votre activité principale actuelle. Pas votre fonction dans l’organigramme, votre vrai “job”.
- Pour qui Qui vous aidez, dans quel contexte, avec quel type de clients, projets ou secteurs.
- Avec quel impact Ce que vous changez, améliorez, résolvez. En une phrase simple, chiffrée ou imagée.
Quelques exemples (inspirés de membres Frenchfounders)
Profil en reconversion
“Je viens du conseil en stratégie, et aujourd’hui j’accompagne des dirigeants de PME à structurer leur croissance. J’interviens surtout dans l’industrie et les services B2B. Mon job, c’est de les aider à passer de 5 à 50 millions sans exploser leur organisation.”
Fondateur early-stage
“Je suis le fondateur de [startup].
On développe une solution SaaS qui simplifie la gestion des droits d’auteur pour les créateurs en ligne. On a signé 80 clients en 6 mois, et on prépare une première levée.”
Cadre en mission/fractionné
“J’accompagne des startups en croissance sur leur stratégie finance et leur structuration post-levée. J’interviens en mode CFO fractional, souvent en pre-série A. Mon objectif : qu’ils sachent où va leur cash, et que leurs KPIs fassent sens.”
Ce qu’un bon pitch n’est pas
- Une liste de postes (ça, c’est votre CV)
- Un jargon vide (“je crée de la valeur via des leviers de synergie…”)
- Une accroche rigide (“je suis passionné par…”) — sauf si c’est sincère et différenciant
Trois conseils concrets pour construire le vôtre
1. Testez-le à l’oral
Un pitch qui passe à l’écrit mais qui vous fait bafouiller en visio… à retravailler.
2. Observez les réactions
Si votre interlocuteur vous relance par “ah intéressant, tu fais ça comment ?”, c’est gagné.
3. Faites évoluer votre pitch
Vous changez, vos missions changent, votre pitch doit suivre. Actualisez-le comme un profil LinkedIn : tous les 3 à 6 mois.
Votre pitch est une porte, pas un argumentaire
Vous ne devez pas tout dire.
Juste assez pour intriguer, donner envie, et créer du lien.
À faire cette semaine :
- Écrivez votre pitch en trois phrases.
- Dites-le à voix haute devant quelqu’un de neutre.
- Demandez-lui simplement : “Tu comprends ce que je fais ?”
S’il vous répond oui et vous repose une question derrière, vous êtes sur la bonne voie.
Pour aller plus loin :
REVOIR: Décrypter avec Thomas Friedberger, Deputy CEO et co-CIO Tikehau, la crise financière venue des US
LIRE : Géraldine Le Meur, LeFonds : « C’est le moment pour les start-up d’entamer leur régime »